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Aux urnes citoyens, oui mais… (Jean-Marie Harribey)
À quelques semaines de l’élection des députés au Parlement de l’Union européenne, peut-on encore dire quelque chose d’original sur les impasses de la construction néolibérale de cette Union ? Les évènements de ces derniers mois, hélas, répondent à cette question car on croit toucher le fond, non, il y a plus profond que le fond.
Dossier : De quelques questions européennes
L’Europe agricole en son incertitude radicale (Thierry Pouch)
Les élections européennes du mois de juin 2024, à l’issue desquelles le renouvellement de la Commission interviendra à l’automne, ont pour particularité d’avoir été précédées par une succession de colères paysannes, parties de Pologne et de Hongrie au printemps 2023, pour aboutir à la multiplication de tracteurs barrant les voies de circulation en France, mais aussi en Belgique, en Allemagne, en Italie, en Grèce et en Espagne. Des colères qui n’ont rien de conjoncturel, bien au contraire.
Sortir notre agriculture de l’impasse (Marc Dufumier)
Les évènements intervenus au dernier salon de l’agriculture et les manifestations paysannes qui l’avaient précédé ne résultent en rien d’une situation purement conjoncturelle : l’inflation, la guerre en Ukraine, les aléas climatiques, la suroffre de produits labellisés Bio, etc. Ils sont plutôt révélateurs du fait que notre agriculture industrielle est vraiment dans l’impasse. Qualifiée de “productiviste”, celle-ci s’avère être en fait bien souvent coûteuse et “destructiviste”.
Sortir de l’agriculture productiviste et des prix de marché (Daniel Bachet)
Dans les années 1960-1970, la Politique agricole commune (PAC) menée au sein de la Communauté économique européenne (CEE) se voulait efficace et productive, mais cette efficacité se réalisait au prix d’une évolution dont les insuffisances et les contradictions surgiront avec le temps. Loin de souscrire aux règles du libéralisme économique, cette politique visait à fixer des « prix de soutien » uniques au sein du marché commun pour un certain nombre de produits vivriers considérés comme stratégiques et dont l’Europe était déficitaire (céréales, sucres, viandes, etc.).
Votons la garantie d’un revenu décent pour les agriculteurs (Aurélie Trouvé)
Agronome de formation, docteure en sciences économiques et spécialiste de la politique agricole européenne, la députée LFI Aurélie Trouvé en appelle à une loi garantissant des prix rémunérateurs pour les producteurs. Une proposition sur laquelle la majorité des représentants de la profession et une majorité de parlementaires pourraient bien se retrouver.
La perte de souveraineté des États sur Big Pharma (André Grimaldi, Jean-Paul Vernant)
Le chiffre d’affaires mondial annuel de l’industrie pharmaceutique était en 2022 de 1 500 milliards de dollars. Dix mastodontes ont un chiffre d’affaires supérieur à 35 milliards de dollars et les cinq premiers représentent un quart du marché avec en tête Pfizer dont le chiffre d’affaires de 100,3 milliards de dollars a été « boosté » par le vaccin anti-Covid. Johnson and Johnson arrive en 2e position avec un chiffre d’affaires de 95 milliards de dollars. Sanofi se situe en 8e position avec un chiffre d’affaires de 46,9 milliards de dollars.
La militarisation de l’Union européenne accélère (Claude Serfati)
La militarisation de l’Union européenne a accéléré depuis une dizaine d’années, mais elle ne se traduit que par des avancées limitées en matière de défense européenne proprement dite. Celle-ci est en effet prise en étau entre les préoccupations de souveraineté et d’intérêts nationaux des États-membres et leur appartenance à l’OTAN qui constitue pour eux l’assurance d’une protection américaine
Le pacte européen sur l’immigration et l’asile (Catherine Wihtol de Wenden)
Ce Pacte est le fruit d’une négociation qui a débuté il y a un peu plus de trois ans, en 2020. D’autres pactes l’avaient précédé, en 2008 et 2014, tous les six ans, mais celui-ci a mis beaucoup plus de temps à être adopté par le Parlement européen, fin décembre 2023, puis voté le 10 avril 2024. IL n’a pas de valeur obligatoire, mais il constitue un accord sur les mesures de convergence. Entre états. Il est composé de 9 textes que le Parlement a souhaité traiter de manière globale et qui ont été soutenus par les trois grands groupes (Parti populaire européen PPE, Renew, sociaux-démocrates), avec abstention des socialistes français, une extrême droite absente et une extrême gauche assez présente et de plus en plus opposée au texte.
Un « nouveau » pacte européen sur l’asile et l’immigration ? (Marie-Christine Vergiat)
En décembre dernier, le Parlement européen et le Conseil se sont mis d’accord sur le contenu du « nouveau » pacte européen sur l’asile et l’immigration, lequel a été adopté définitivement par le Parlement européen le 10 avril dernier et par les États membres avant les élections européennes.
La Sicile en quête de paix civile (Martine Boudet)
Cette île italienne défraie la chronique depuis plus d’un siècle et demi du fait de l’implantation d’une mafia mondialement connue. En fait, ce n’est pas le seul territoire à subir ce fléau : beaucoup plus discrète que la Cosa Nostra sicilienne ou que la Camorra napolitaine, leur cousine calabraise, la N’drangheta, les a aujourd’hui largement supplantées en Italie et dans le monde. Des ramifications existent sur la Côte d’Azur et en Corse. Cela dit, Cosa Nostra est l’une des organisations criminelles les plus puissantes et anciennes au monde, avec ses ramifications dans la diaspora installée aux États-Unis.
Débats
Pleonaxia, Posséder – pour – dominer (Alain Accardo)
Après la Renaissance que l’Europe occidentale a vécue au XVIe siècle, et la révolution scientifique qui l’a accompagnée, on a pu croire quelque temps que, dans sa quête de certitude objective, l’esprit humain avait retrouvé un rivage hospitalier, où la vérité des pensées n’avait plus besoin de se cacher au fond d’un puits, ni de s’envelopper de voiles mythologiques ou de nuées mystiques, mais se tenait à la portée de toute exploration expérimentale armée d’hypothèses rationnelles et d’instruments de mesure et d’observation appropriés.
Deux livres en quête d’une nouvelle économie écologique politique (Jean-Marie Harribey)
En ce printemps 2024, deux ouvrages dessinent ce que pourrait être une nouvelle économie écologique politique : Michel Aglietta et Étienne Espagne, Pour une écologie politique, Au-delà du Capitalocène (Odile Jacob, 2024) ; Cédric Durand et Razmig Keucheyan, Comment bifurquer, Les principes de la planification écologique (La Découverte, Zones, 2024). Ces deux livres ont des angles d’attaque différents mais sont animés d’une même intention : dépasser les contradictions de la société confrontée à la crise écologique et les apories de la théorie économique néoclassique. Ils se séparent néanmoins par la place importante accordée ou non à la monnaie et au calcul monétaire.
Planification écologique, un débat nécessaire À propos du livre de Cédric Durand et Razmig Keucheyan, (Pierre Khalfa)
Alors que l’idée de planification fait son grand retour, le livre de de Cédric Durand et Razmig Keucheyan, Comment Bifurquer. Les principes de la planification écologique, est un ouvrage important que doivent lire toutes celles et ceux qui sont à la recherche de solutions face aux urgences écologique et sociale. Il ne s’agit pas ici d’en faire une recension complète mais d’examiner les débats qu’il pose. Au-delà donc de telle ou telle affirmation ponctuelle qu’il faudrait discuter, nous nous concentrerons sur les lignes de forces de l’argumentation. En ce sens, il s’agit moins de réponses assurées que d’interrogations dans la perspective d’une transformation sociale et écologique de la société.
Vers une combinatoire sociale-écologique de quantifications en nature et monétaires (Patrice Grevet)
De façon générale, l’exercice des pouvoirs économiques et politiques dès qu’ils dépassent une certaine complexité nécessite des outils quantifiés variables selon les buts poursuivis. La première partie de ce texte présente des repères historiques à l’appui de cette affirmation qui vaut aussi pour une bifurcation sociale-écologique systémique. Au préalable précisons la terminologie. Comme l’indique Olivier Martin, le terme quantification et j’ajoute ses parents présentent le double avantage d’attirer l’attention sur les processus de production des chiffres qui sont socialement construits et d’être suffisamment général pour désigner tous les types de chiffres dont ceux qui nous intéressent ici : les indicateurs, les critères, les statistiques.
Les inégalités sociales sont-elles solubles dans le compte carbone individuel ? (Philippe Nikonoff)
Le projet de compte carbone individuel a été récemment synthétisé dans un article publié fin février 2024 dans la partie débats de la revue d’Attac. Cet article qui résume l’approche compte carbone individuel pose une question clé pourtant absente dans l’article lui-même : L’accélération du rythme d’émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère depuis soixante ans est-elle un mécanisme inhérent à l’espèce humaine, un trait de sa nature ? Ou bien est-ce un phénomène dont on peut identifier des causes particulières qui ne relèveraient pas de l’humanité en tant que telle mais d’un mode particulier de développement économique et de consommation ?
Du travail et de l’exploitation, À propos du livre d’Emmanuel Renault (Jean-Marie Harribey)
Le philosophe Emmanuel Renault, professeur à l’Université de Paris-Nanterre, a publié à l’automne dernier un nouveau livre Abolir l’exploitation, Expériences, théories, stratégies (Paris, La Découverte, 2023). Une telle problématique ne pouvait pas mieux tomber, en ces temps de capitalisme néolibéral triomphant bien qu’en crise profonde. Triomphant parce que les classes possédantes n’en peuvent plus de s’enrichir et d’accaparer toutes les ressources et potentialités planétaires, sans parler des projets d’accaparement extra-planétaires. En crise profonde parce que le travail, auquel le capitalisme a fait perdre tout sens, est tellement dégradé et dévalorisé que sa productivité est en panne sèche pendant que climat et biodiversité sont menacés sans doute irrémédiablement.
À l’attention des lecteurs, note sur le statut de la revue Les Possibles
La revue Les Possibles a maintenant quatre ans d’âge et sa diffusion progresse régulièrement. Nous rappelons qu’elle fut créée à l’initiative du Conseil scientifique d’Attac pour être un lieu de débat théorique sur la nécessaire transformation de la société, aujourd’hui minée par le capitalisme néolibéral. Dès lors, ouverte à toutes les personnes qui s’inscrivent dans cette perspective, elle est indépendante de l’association Attac, le contenu des articles est de la responsabilité de leurs auteurs et n’engage pas l’association. La diversité des sujets, des auteurs et des disciplines témoigne de la volonté de garantir le pluralisme des idées. Le choix des thèmes et le respect des règles du débat scientifique et démocratique sont assurés par un comité éditorial dont la composition figure à la fin du sommaire.
Le comité éditorial
Adresse
Attac, 5 villa de la Tourelle, 93100 Montreuil
Directeur de la publication
Jean-Marie Harribey
Secrétariat de la rédaction
Isabelle Bourboulon, Edgard Deffaud, Jean-Marie Harribey, Esther Jeffers, Éric Le Gall, Christiane Marty, Pascal Paquin, Dominique Plihon, Ophélie Vildey
Responsables techniques
Edgard Deffaud, Serge Gardien, Éric Le Gall, Pascal Paquin, Rémi Sergé
Comité éditorial :
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Le Comité éditorial rend hommage à ses membres disparus : Jacques Berthelot, Suzanne de Brunhoff, François Chesnais, François Lille, Michel Husson, Isaac Joshua, Jean Tosti.
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