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par Jean-Marie Harribey, Jean Tosti
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Dossier : Les politiques monétaires des banques centrales
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par Marc Lavoie
Depuis plusieurs années on assiste à un phénomène étrange, celui des titres émis par des gouvernements qui rapportent un rendement négatif. Dans le cas des titres à court terme, cela signifie par exemple que des agents sont prêts à payer 1000 euros pour un titre émis par le gouvernement français, lequel leur remettra seulement 998,40 euros dans trois mois. Le taux d’intérêt sur ces bons du Trésor est donc de −0,16 % sur trois mois, soit l’équivalent de −0,64 % sur une base annuelle. C’est la même chose dans la plupart des pays de la zone euro, et aussi au Danemark et en Suède, sans oublier le Japon.
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par Eric Toussaint
Pour la direction de la Banque centrale européenne (BCE) et celle de la Réserve fédérale des États-Unis (Fed), le temps est à l’orage. La direction de la BCE a été en crise tout au long de l’année 2019. Et l’arrivée de Christine Lagarde à la tête de l’institution n’a pas mis fin aux discordes profondes entre ses dirigeants. La direction de la Fed, qui est conflit avec le président Donald Trump, a fini par plier largement à ses injonctions qui font écho aux demandes des grandes banques privées. Il est grand temps de passer en revue le bilan de la politique suivie par les grandes banques centrales, en particulier la BCE et la Fed, et de faire des propositions radicales.
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par Michel Castel
Comme il est confortable pour la Banque centrale européenne (BCE) de dire qu’elle a tout fait pour le sauvetage de l’euro et des économies de la zone et qu’il appartient maintenant aux États qui le peuvent de participer à la relance de l’investissement, sans oublier son leitmotiv des nécessaires réformes structurelles. Comme il est également confortable pour de nombreux politiques de dire, depuis peu, qu’on peut mobiliser 1000 Mds € d’investissements publics qui seraient réalisés par l’entremise de la Banque européenne d’investissement (BEI). En réalité, faire face aux gigantesques défis énergétiques, climatiques et environnementaux toujours plus menaçants implique de mobiliser fortement des financements privés parallèlement aux financements publics. Mobilisation économique et financière de même nature que celle que les États et tous les acteurs économiques ont su (ont dû) le faire lors des deux guerres mondiales, car c’est bien une guerre contre une mise en péril de l’humanité qui doit être engagée.
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par Bruno Théret
« La notion de fonction de créateur de monnaie du Trésor Public (…) peut s’entendre dans deux sens différents. Dans le premier, l’on pense à la monétisation, par la Banque centrale ou le secteur bancaire, de créances sur le Trésor ; celles-ci constituent dans certains pays (États-Unis, Royaume-Uni de Grande-Bretagne, Allemagne) une contrepartie essentielle, voire la plus importante, de la masse monétaire. Dans le second, l’on envisage le Trésor en tant que gestionnaire de son propre système monétaire (Chèques postaux et dépôts des particuliers) ; il crée lui-même, en créditant les comptes ouverts sur ses livres, une monnaie qui ne se détruit que lorsque ses détenteurs en demandent la conversion en billets de banque ou en avoirs sur des livres ouverts dans le système bancaire. … intéressants mécanismes » (A. de Lattre, in Préface à A. Coutière, Le système monétaire français, Paris, Economica, 1977, p. VI).
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par Odile Lakomski-Laguerre
Les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), géants des nouvelles technologies et de l’internet et modelés dans l’esprit de la Silicon Valley, sont devenus aujourd’hui des firmes dotées d’une puissance financière considérable et capables de dominer le commerce mondial, éventuellement le monde. Ce n’était qu’une question de temps avant que ces acteurs n’aspirent à créer leur propre monnaie, afin d’avoir un contrôle total sur les échanges et le commerce en ligne. La conception des monnaies digitales n’est pas une ambition nouvelle ni une lubie d’entrepreneurs mégalomanes qui souhaitent provoquer les États : c’est avant tout l’instrument nécessaire d’une économie fondée sur l’échange de biens informationnels, dont Internet est devenue la forme marchande caractéristique (Brunton, 2019). Le projet de Facebook avec l’annonce pour 2020 de la monnaie Libra va dans ce sens.
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par Hubert Kempf
Le réchauffement climatique ne fait pas de doute. Il est prouvé scientifiquement et seuls des manipulateurs cyniques d’opinion et des décideurs inconséquents peuvent le mettre en doute, au mépris de la vérité scientifique. Le réchauffement climatique est un processus lent, constant et cumulatif, issu de l’accumulation dans la haute atmosphère de gaz freinant la réfraction du rayonnement solaire, créant donc un effet de serre. Ces gaz sont issus pour l’essentiel de l’activité humaine, et en particulier de la combustion à des fins énergétiques de matières fossiles libérant du dioxyde de carbone (CO2). Cette combustion s’est accélérée depuis le début de la révolution industrielle avec l’exploitation du charbon, du gaz et du pétrole. L’échelle de temps pour en rendre compte se compte en décennies. La dégradation et la dissémination de ces gaz se font sur des durées extrêmement lentes, ce qui crée ce phénomène de concentration de ces gaz dont l’accumulation nourrit la hausse croissante des températures. En d’autres termes, c’est un phénomène de long terme, voire de très long terme, pratiquement irréversible.
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par Cédric Durand, Razmig Keucheyan
Les maîtres du monde eux-mêmes le reconnaissent : le Global risks report du Forum économique mondial de Davos de cette année fait de la crise environnementale la principale menace qui pèse sur l’humanité. Loin des discussions feutrées de la station suisse, les grèves lycéennes – avec leur figure de proue Greta Thunberg – sont une autre expression de la prise de conscience environnementale. Leur ampleur ne laisse pas place au doute : en matière de mobilisation pour le climat, nous sommes entrés dans une phase nouvelle.
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par Jonathan Marie
On peut repérer des expressions à la mode, des termes qui peuvent être utilisés abondamment, parfois jusqu’à faire perdre leur sens aux mots utilisés. Au cours de l’année 2019, l’expression Green New Deal (pourtant apparue il y a plus de dix ans, immédiatement après la dernière crise financière), est indéniablement devenue l’une de ces expressions à la mode, jusqu’à être déclinée en European Green Deal par la présidente de la Commission européenne.
Ces termes font évidemment référence au New Deal originel, celui attribué à Franklin Delano Roosevelt, qui fut président des États-Unis de 1933 à 1945, son mandat débutant quelques années après la crise financière déclenchée par le krach de 1929.
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par Kako Nubukpo
La Zone Franc, arrangement monétaire liant la France à ses anciennes colonies, a été créée en 1939 dans un contexte de regain du protectionnisme consécutif à la grande crise de 1929. Conçue à l’origine comme un espace d’espace d’échanges économiques privilégié entre la métropole et ses colonies, elle fut marquée par une grande variété de situations, notamment des sorties et des entrées, et une évolution progressive des paradigmes qui constituent sa marque de fabrique. Elle est également consubstantielle à la monnaie franc CFA, dont l’histoire rappelle la violence de la monnaie, de toute monnaie.
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par Daniel Rallet
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« Je veux d’abord parler de ceux qui partent avec des retraites très faibles malgré toute une vie de travail. Nous garantirons une pension minimale de 1000 euros nets par mois pour une carrière complète au SMIC. Ce sera une révolution sociale qui restera comme une conquête, notamment pour les agriculteurs, les artisans, les commerçants. Le gouvernement ira même plus loin : le minimum de pension sera garanti par la loi à 85 % du SMIC dans la durée, et évoluera comme celui-ci. »Retour ligne automatique
Édouard Philippe, 11 décembre 2019.
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par Pierre Concialdi
Depuis plus de trente ans, le système de retraite a fait l’objet d’attaques de plus en plus violentes de la part des gouvernements successifs. Le projet du gouvernement Macron constitue le dernier avatar de cette litanie de prétendues réformes qui, au motif de sauvegarder le système de retraite, en organisent la régression au détriment principalement des plus jeunes générations. Le patronat a aussi, on le dit moins souvent, pris sa part à ce combat en exerçant un chantage permanent sur le financement des retraites complémentaires du secteur privé qui représentent environ, pour les salariés concernés, entre un tiers (ouvriers) et deux tiers (cadres) de leur pension.
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par Alain Véronèse
Il y a bien longtemps (1981), dans une autre époque, un ministre du temps libre, André Henry, dans la conduite de son ministère, était chargé de « conduire par l’éducation populaire, une action de promotion du loisir vrai et créateur et de maîtrise de son temps. » La même année, la semaine de travail perdait une petite heure, la cinquième semaine de congés payés devint effective, l’âge de la retraite était alors fixé à 60 ans. Une réduction du temps de travail : cinq années d’un coup !
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par Collectif
Le verdict vient enfin de tomber dans l’affaire du harcèlement de masse dont ont été victimes des milliers de travailleurs de France Télécom-Orange, de 2007 à 2010. Des peines de prison ont été prononcées à l’encontre des principaux dirigeants de l’époque.
Affaire hors-norme, travail judiciaire colossal, procès historique, on l’a dit. Mais si le procès est exceptionnel, les agissements jugés le sont-ils vraiment ? Oui, sans doute, par le projet, formulé publiquement par l’un des condamnés, de faire « partir par la porte ou par la fenêtre » 22 000 salarié.es dont une majorité de fonctionnaires.
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par Attac Allemagne
Lors de la campagne électorale pour le Parlement européen en mai dernier, les partis établis et les grands médias ont réussi à donner l’impression qu’après une décennie de multiples crises les choses iraient mieux. Le taux de participation a augmenté et le grand journal Frankfurter Allgemeine Zeitung s’est réjoui de constater : « Les alarmes exacerbées et la dramatisation historique de la campagne électorale - mot-clé ’vote déterminant pour notre destin’ - ont peut-être semblé à certains être exagérées. Mais cela a eu l’effet escompté. »
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par Jacques Perrat
Cet ouvrage est d’abord un manuel universitaire mais peut intéresser un plus large public puisqu’il aborde la question de la transformation en cours des organisations de l’économie sociale et solidaire (ESS). Écrit à plusieurs mains, il offre plusieurs angles de vue permettant de préciser les spécificités de l’ESS et, plus particulièrement, des associations. En mettant en lumière aussi bien leurs forces que leurs contradictions, il montre l’ampleur des remises en causes qu’elles subissent aujourd’hui.
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par Jacques Cossart
Le monde irait-il mieux ? Rien n’est moins sûr si l’on en croit de nombreuses publications qui ont un certain retentissement en France, en Europe et aux États-Unis. Les inégalités, thème récurrent dans notre revue des revues, ne connaissent pas de décroissance. L’étude réalisée par Thomas Piketty fournit une base de données considérable. Par ailleurs, les rapports publiés par le GIEC en 2019 confirment la gravité de la situation climatique, avec des conséquences dramatiques sur les océans. Pourtant, nombreux sont ceux qui réclament encore et toujours plus de croissance économique, tandis que la COP 25 à Madrid n’a même pas accouché d’une souris.
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À l’attention des lecteurs, note sur le statut de la revue Les Possibles
La revue Les Possibles a maintenant quatre ans d’âge et sa diffusion progresse régulièrement. Nous rappelons qu’elle fut créée à l’initiative du Conseil scientifique d’Attac pour être un lieu de débat théorique sur la nécessaire transformation de la société, aujourd’hui minée par le capitalisme néolibéral. Dès lors, ouverte à toutes les personnes qui s’inscrivent dans cette perspective, elle est indépendante de l’association Attac, le contenu des articles est de la responsabilité de leurs auteurs et n’engage pas l’association. La diversité des sujets, des auteurs et des disciplines témoigne de la volonté de garantir le pluralisme des idées. Le choix des thèmes et le respect des règles du débat scientifique et démocratique sont assurés par un comité éditorial dont la composition figure à la fin du sommaire.Retour ligne automatique
Le comité éditorial
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Attac, 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris
Directeur de la publication
Jean-Marie Harribey
Secrétariat de la rédaction
Isabelle Bourboulon, Jacques Cossart, Jean-Marie Harribey, Esther Jeffers, Frédéric Lemaire, Christiane Marty, Pascal Paquin, Jeanne Planche, Dominique Plihon, Jean Tosti, Aurélie Trouvé
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Comité éditorial
Sylvie Agard, Christophe Aguiton, Verveine Angeli, Paul Ariès, Geneviève Azam, Daniel Bachet, Jacques Berthelot, Catherine Bloch-London, Martine Boudet, Isabelle Bourboulon, Thierry Brugvin, Thierry Brun, Alain Caillé, Claude Calame, Christian Celdran, François Chesnais, Francoise Clement, Pierre Concialdi, Jacques Cossart, Thomas Coutrot, Christian Delarue, Vincent Drezet, Cédric Durand, Guillaume Duval, Mireille Fanon-Mendès-France, Daniel Faugeron, David Flacher, Fabrice Flipo, Pascal Franchet, Bernard Friot, Jean Gadrey, Susan George, Jérôme Gleizes, Gérard Gourguechon, André Grimaldi, Janette Habel, Nicolas Haeringer, Jean-Marie Harribey, Michel Husson, Esther Jeffers, Isaac Johsua, Pierre Khalfa, Serge Le Quéau, Frédéric Lemaire, Christiane Marty, Gus Massiah, Antoine Math, Dominique Méda, Georges Menahem, Denise Mendez, Pascal Paquin, René Passet, Évelyne Perrin, Dominique Plihon, Thierry Pouch, Daniel Rallet, Jean-Claude Salomon, Catherine Samary, Denis Sieffert, Vicky Skoumbi, Jean-Louis Sounes, Daniel Tanuro, Bruno Tinel, Michel Thomas, Jean Tosti, Éric Toussaint, Stéphanie Treillet, Aurélie Trouvé, Patrick Viveret
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