Rassemblement à Paris, samedi le 1er juin, à 14h sur le parvis des droits de l’Homme - esplanade du Trocadéro.
Suite à l’initiative de citoyen-nes du Portugal, de Grèce, d’Espagne et et de France, nous relayons auprès des citoyen-nes, associations, mouvements, organisations politiques et syndicats de France, l’appel à une manifestation internationale contre la Troïka* le 1er juin prochain**. Cette initiative a été lancée à Lisbonne le 26 avril dernier par des militant-es de cinq pays européens, dont le mouvement portugais « Que se lixe a Troïka » (« Que la Troïka aille se faire foutre ») qui a déjà mobilisé plus d’un million de personnes dans les rues du Portugal les 15 septembre et 2 mars derniers. Elle entre en écho avec toutes les résistances citoyennes, sociales, syndicales en cours et à venir (blockupy Francfort les 31 mai et 1er juin, Altersommet à Athènes les 7 et 8 juin...).
Partout où elle sévit déjà (Grèce, Portugal, Irlande, Chypre...), la Troïka, mise en place par les chefs d’États et de gouvernement européens, sème le chômage de masse, la misère, la pauvreté, la précarité, privatise tout ce qui peut être rentable, détruit la culture, les systèmes de santé et l’école publique. Elle condamne des hommes et des femmes chaque fois plus nombreux à l’émigration et met en concurrence pauvres et encore plus pauvres que soi. Sous son emprise, nous sommes condamnés à la récession et plongés dans le cercle infernal de l’endettement, dont nous devenons les esclaves. Là où la Troïka ne sévit pas encore, les gouvernements anticipent des mesures d’austérité, de privatisation et de démantèlement des droits sociaux.
Parce que personne ne doit rester seul-e face à la crise, nous devons exprimer partout, toutes et tous ensemble en Europe, notre refus des politiques d’asservissement des peuples. Nous – citoyen-nes, mouvements, syndicats, organisations, représentant-es de collectivités, groupes formels ou informels - appelons à répondre à cet appel à mobilisation.
Un rassemblement sera organisé à Paris, samedi le 1er juin, à 14h sur le parvis des droits de l’Homme - esplanade du Trocadéro
Premiers signataires
Bloco de Esquerda en France(Portugal), collectif Juventud sin futuro Paris (Espagne) - Comité de SY.RIZ.A à Paris (Grèce). Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (Membres du collectif : Act Up-Paris, Agir ensemble contre le chômage (AC !), AITEC-IPAM, Amis de la Terre, Attac, CADTM, CEDETIM, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif Richesse, Convergence SP, Coopérative DHR, Economistes Atterrés, Emmaüs International, Fakir, Fédération Syndicale Unitaire, Finances CGT, Fondation Copernic, Indecosa-CGT, L’Appel des Appels, Ligue des Droits de l’Homme, Marches Européennes, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement Utopia, Réseau Education Populaire, Résistance Sociale, SNESUP, Solidaires Finances Publiques, Sud BPCE, Union syndicale Solidaires. Soutiens : Alliance Ecologiste Indépendante, Alternatifs, Association Nationale des Élus Communistes et Républicains, Convergences et Alternative, Démocratie et socialisme, Europe Ecologie Les Verts, FASE, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, M’PEP, NPA, Parti Communiste Français, PCOF, Parti de Gauche, Parti pour la décroissance).
Association Autogestion, FAE - Féministes pour une autre Europe, Le Mouvement de la Paix, Mémoire des luttes, Réseau Féministe "Ruptures",Transform ! Europe, Unies-vers-elles, VISA. ---------------------------------
* Troïka : Commission Européenne, Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne
L’appel de Lisbonne
L’Europe subit une violente attaque du capital financier représenté par la Troïka (FMI, BCE, CE) et par les différents gouvernements qui appliquent les politiques concoctées par ces institutions qui méprisent les personnes. Nous savons que cette offensive vise à faire plier les peuples en les rendant esclaves de la dette et de l’austérité. Cette attaque concerne toute l’Europe et elle doit être également vaincue par la lutte internationale. Chacun de nous, dans chaque pays, dans chaque ville, avec ses spécificités, ressent dans ses chairs les mesures qui détruisent les droits conquis par des décennies de luttes ; des mesures qui aggravent le chômage, qui privatisent tout ce qui peut être rentable et qui conditionnent la souveraineté des pays avec la propagande de « l’aide externe ». Il est urgent d’unir nos forces pour mieux combattre cette attaque.
L’appel de que nous lançons pour une manifestation internationale décentralisée circulait déjà parmi des dizaines de mouvements sociaux en Espagne, en France, en Grèce, en Italie, à Chypre, en Irlande, en Angleterre, en Ecosse, en Allemagne, en Slovénie… Lors de notre réunion d’hier, le 26 avril à Lisbonne, des camarades de plusieurs pays d’Europe ont discuté ensemble de cette proposition. Il a été décidé par consensus international que nous descendrons dans les rues le 1er juin prochain sous le mot d’ordre : « Les peuples unis contre la Troïka ! »
Ceci est le début d’un processus qui se veut décentralisé, inclusif et participatif. Nous voulons le construire collectivement en rassemblant nos forces. A partir d’aujourd’hui, cet événement du 1er juin sera diffusé à l’échelle européenne et nous invitons tout le monde à participer à cette protestation internationale contre la Troïka et contre l’austérité et pour que ce soient les peuples qui décident de leur destin. Nous faisons appel à tous les citoyens et citoyennes, avec ou sans parti, avec ou sans emploi, avec ou sans espoir ; nous les appelons à s’unir tous et toutes. A toutes les organisations politiques, mouvement civiques, syndicats, partis, collectivités, groupes informels, nous les appelons à nous rejoindre.
Nous voulons continuer à élargir nos contacts tant nationaux qu’internationaux, parce que nous sommes conscients que ce sera l’addition de nos voix qui pourra bloquer la nouvelle vague d’austérité qui est en train de se préparer. Les peuples d’Europe ont démontré à plusieurs reprises qu’ils ne sont pas disposés à plus de sacrifices au nom d’un futur qui ne viendra jamais. C’est pour cela que nous pensons que l’heure est venue pour ces peuples de démontrer qu’ils peuvent se coordonner dans la lutte et dans l’opposition à ces politiques. Du Nord au Sud de l’Europe : prenons la rue contre l’austérité !