Ce vendredi 24 novembre, c’est le Black Friday : fête de la surproduction et de la surconsommation mise en scène à grand renfort de publicités et de promotions extravagantes. L’objectif : inciter les citoyen·nes à acheter des millions de produits, alors même que la crise climatique et sociale bat son plein.
Plusieurs centaines d’activistes se mobiliseront partout en France ces 24 et 25 novembre pour mettre hors d’état de nuire Amazon, multinationale prédatrice qui détruit la planète, les territoires et les solidarités. Ils mettront des centaines de lockers Amazon symboliquement « hors service ».
Évasion fiscale massive, destruction d’emplois, dégradation des conditions de travail, activités climaticides… les raisons de stopper Amazon et son monde ne manquent pas !
Ces actions s’inscrivent dans une mobilisation internationale avec des actions dans plus de 30 pays dans le cadre de la campagne « Make Amazon Pay ».
Pourquoi se mobiliser contre Amazon ?
L’entreprise créée par Jeff Bezos est l’une des cinq plus grosses capitalisations boursières au monde pesant 1340 milliards de dollars en juillet 2023. Au troisième trimestre de 2023, elle explose tous les records et triple son profit net avec 9,9 milliards de dollars de bénéfice et un chiffre d’affaires de 143 milliards de dollars (+13 % par rapport à la même période en 2022) [1].
Le succès d’Amazon ne cesse de prendre de l’ampleur. Mais quel est l’envers du décor ?
En France, avec un chiffre d’affaires de 10,5 milliards d’€ en 2022, en nette progression, Amazon met en difficulté le petit commerce : entre octobre 2022 et mars 2023, 7200 ruptures de contrat sont envisagées dans le commerce de détail et de nouveaux plans sociaux s’annoncent en pagaille [2]. Le tout grâce à des méthodes commerciales agressives et à une pratique systématique de l’évasion fiscale à tous les niveaux.
Ainsi Amazon Europe, basée au Luxembourg, n’a tout simplement… pas payé d’impôts en 2021. Amazon Europe a même bénéficié d’un milliard de crédits d’impôt cumulés dans différents pays européens. Malgré des ventes à hauteur de 51,3 milliards d’euros, en hausse de 17% par rapport à l’année précédente, elle affichait des pertes à hauteur de 1,2 milliard d’euros.
La perte résulte de « dépenses exceptionnelles » dont 15 milliards d’euros de « charges externes ». Les arrangements fiscaux de la firme de Jeff Bezos, et notamment ses accords secrets avec le Luxembourg, sont cependant dans le viseur de la Commission européenne [3].
La firme se vante d’avoir payé 1,7 milliards de « contribution fiscale » en France en 2022... Mais ce chiffre est artificiellement gonflé par les services de communication de la multinationale : il englobe les impôts des vendeurs tiers et sous-traitants, les cotisations sociales et la TVA (payée par les consommateurs) [4].
Une multinationale prédatrice
Au-delà de ces considérations fiscales, l’empreinte carbone d’Amazon ne cesse d’augmenter. Le nombre de ventes par Amazon a ainsi augmenté de 23% en 2021, dépassant la barre des 1 milliards de produits distribués chaque année [5]. Rien que pour assurer ses livraisons, elle est propriétaire de 80 avions gros porteurs et prévoit d’étendre sa flotte à 200 d’ici 2028.
Spécialiste du greenwashing, elle tente des opérations de communications vis-à-vis desquelles personne ne doit être dupe : ainsi en 2022, elle annonce abonder un fond vert pour la reforestation... mais il faudrait planter 600 millions d’arbres pour compenser son bilan carbone.
Les conditions de travail au sein d’Amazon sont par ailleurs infernales. Elles se traduisent par un nombre élevé et permanent de travailleurs intérimaires, une augmentation des inaptitudes à reprendre le travail, un nombre élevé d’abandons de postes. Ce sont près de la moitié des effectifs qui ont été remplacés en 2021 et aboutissent à l’épuisement rapide des bassins d’emplois [6].
Malgré tout, le gouvernement se refuse à encadrer cette multinationale prédatrice, permettant la construction de 7 nouveaux entrepôts Amazon en France en 2022 [7]. Des implantations qui empêchent les territoires concernés de mettre en place une véritable production locale et de planifier la réduction de notre consommation.
Lors du Black Friday mettons Amazon hors service sur tous nos territoires !
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