Contrairement aux gaz de mine, dont l’extraction consiste à récupérer le méthane circulant dans les galeries des anciennes mines de charbon, le gaz de couche requiert, pour son exploitation, les mêmes techniques extrêmes que les gaz et pétrole de schiste. En effet, si l’exploration des gaz de couche peut être menée sans recours à la fracturation hydraulique, son exploitation rentable rend cette dernière le plus souvent indispensable [1]. Les risques habituellement associés à cette technologie sont d’autant plus importants dans le Nord/Pas-de-Calais et en Lorraine, que les innombrables galeries existantes rendent le sous-sol particulièrement instable et sensible aux séismes.
Déjà commencée en Lorraine (permis « Bleue-Lorraine »), l’exploration des gaz de couche est aussi la cible de permis octroyés, entre autres, dans le Nord/Pas-de-Calais (« Sud-Midi » et « Valenciennois ») et de demandes de permis, notamment « Nord-Cambrai » (dont l’instruction vient d’être réactivée) et « Bleue-Lorraine Sud » (57).
Comble du cynisme, l’électricité qui sera produite à partir de gaz de houille (en réalité, des gaz de couche, selon EDF [2]) sera subventionnée par le Conseil Régional de la Lorraine et par la CSPE (Contribution au Service Public de l’Électricité), prélevée sur les factures des usagers et censée être consacrée aux énergies renouvelables !
Nous apportons notre soutien total à ceux qui luttent contre les énergies extrêmes et s’exposent à la répression, comme récemment en France à Jouarre (plus de 500 personnes rassemblées le 3 août) et à Nîmes (plus de 1000 personnes, le 30 août), et à travers le monde, que ce soit par le biais d’occupations (Balcombe - Royaume-Uni, Zurawlow - Pologne, Colette - Canada) ou d’autres mobilisations (Roumanie, Neuquén – Argentine, etc.).
Notre détermination est plus que jamais renforcée par la venue en France de Josh Fox, réalisateur de Gasland, pour présenter son nouveau film Gasland II. Nous annonçons dès à présent une forte mobilisation partout sur le territoire, notamment lors de la journée mondiale « Global Frackdown » du 19 octobre 2013.
Des alternatives aux hydrocarbures existent. Sortons des schémas archaïques et productivistes et de la frénésie extractiviste !
NI ICI NI AILLEURS, NI AUJOURD’HUI NI DEMAIN