La secrétaire générale de la CGT évoquait les délocalisations et les menaces d’exil fiscal dans un moment très difficile pour le pays, notamment pour l’immense majorité de la population. Celle-ci subit une injustice fiscale croissante et une politique budgétaire récessive alors que les défis sociaux, climatiques, géopolitiques et démocratiques sont immenses. Dénonçant ceux qui refusent de contribuer davantage et menacent de délocaliser alors qu’ils ont été largement enrichis par les choix fiscaux de ces dernières années, elle a parlé de « rats qui quittent le navire », ne faisant alors qu’illustrer son propos par une formule connue qui fait partie du langage courant. Elle a ainsi traduit en une formule choc le sentiment d’une très grande partie de la population.
Attac dénonce avec force cette nouvelle procédure-bâillon et exprime toute sa solidarité à Sophie Binet. Notre association s’alerte de ce glissement autoritaire désormais assumé : une partie du patronat et des responsables politiques ne cherchent plus seulement à dissuader la contestation, mais à faire taire, par la menace judiciaire, toute critique de leur projet social, fiscal, économique, ecologique et toute opposition à l’extrême droitisation du monde et des choix politiques.
Cette attaque porte atteinte à la liberté d’expression, menace directement le pluralisme démocratique et fragilise les contre-pouvoirs indispensables à toute société ouverte. Ce qui vacille aujourd’hui, ce n’est pas l’humeur d’un lobby patronal : c’est le fonctionnement même de la démocratie.
Montreuil, le 6 décembre 2025
