du 10 au 18 mars 2012 à Marseille
Quand l’ONU reconnaît en juillet 2010 "le droit à une eau potable salubre et propre comme un droit fondamental, essentiel au plein exercice du droit à la vie et de tous les droits de l’homme" , c ’ est une bataille de gagnée pour tous ceux qui font de l’accès à l’eau un droit humain fondamental, mais ce n’est pas la fin du combat ! D’abord, parce que plus d’un milliard d’êtres humains n’a toujours pas accès à une eau salubre, chiffre qui fait plus que doubler quand on parle d’eau réellement potable, et parce que les moyens pour faire respecter ce droit sont très insuffisants. Ensuite, parce que, à l’échelle mondiale, l’eau domestique ne représente que 10% de l’eau que nous utilisons, l’essentiel de la consommation humaine servant à la production agricole (70%) et à celle d’énergie et de produits industriels (20%). Et, par le biais de la mondialisation, nous, pays riches, consommons la plus grande partie de cette eau dans les pays pauvres qui en manquent, en délocalisant dans ces pays la production agricole et industrielle que nous consommons chez nous. Enfin, parce que les humains ne sont pas les seuls êtres vivants sur la planète, et qu’il faut de l’eau pour assurer le maintien d’une biosphère que nous détruisons un peu plus chaque jour.
Bien entendu, la terre est gorgée d’eau, mais le plus souvent salée et de plus en plus polluée. L’augmentation de la population mondiale, combinée avec l’occidentalisation des modes de consommation (pour les riches des pays pauvres), accroît le nombre de pays se rapprochant du niveau de stress hydrique. Il n’en faut pas plus pour aiguiser les appétits des firmes privées soutenues, voire encouragées, par les États, et qui accaparent ce bien commun pour en tirer profit et pouvoir.
Le Conseil mondial de l’eau (CME), animé par les multinationales comme Véolia ou Suez, soutenu par le FMI, la Banque mondiale et autres institutions financières, par les gouvernements occidentaux et l’Union européenne, avec la complicité de certaines agences de l’ONU, prétend régenter la politique mondiale de l’eau. Le CME organise tous les trois ans un Forum mondial de l’eau, grande foire commerciale internationale, pour vendre les solutions des multinationales de l’eau et de leurs actionnaires. Et ces solutions ne sont pas faites pour donner de l’eau à ceux qui en manquent, mais pour en vendre davantage à ceux qui peuvent la payer. Les citoyens ne peuvent pas s’exprimer dans ces FME, celles de leurs associations qui l’ont essayé ont servi de caution au CME sans pouvoir réellement faire entendre leur voix. C’est pourquoi Attac, en partenariat avec de nombreuses associations françaises et internationales, organise un Forum alternatif mondial de l’eau (FAME), du 14 au 17 mars 2012 à Marseille.
Ce FAME réunira des citoyennes et citoyens du monde entier qui viendront témoigner de leurs luttes contre la marchandisation de l’eau, pour la préservation quantitative et qualitative des ressources, pour leur répartition équitable au profit du vivant et leur non accaparement de manière privative, pour un réel accès de tous les humains à l’eau potable, pour la lutte contre le réchauffement climatique et ses effets sur le cycle de l’eau, contre la surconsommation d’eau et sa pollution , pour la maîtrise citoyenne de la gestion de l’eau, de la recherche… Ils présenteront les solutions qu’ils ont pu mettre en œuvre, souvent avec succès. Nombreux sont ceux qui, de partout, se sont déjà manifestés pour apporter leurs contributions. Nous leur devons, en tant que pays hôte du FAME, d’organiser au mieux ce forum pour faire entendre haut et fort la voix des peuples pour la protection et la reconquête citoyenne de ce bien commun du vivant et la réalisation de l’accès à l’eau comme droit humain essentiel. Pour cela nous avons à assurer d’une part la partie logistique et organisationnelle du FAME, d’autre part la coordination et la cohérence des participations.
Au sein du comité de préparation, Attac se doit d’être à la hauteur, aussi bien en termes d’engagement sur l’organisation que d’apport sur les contenus. Depuis 2010, autour d’Aquattac, de la Commission Eau et des comités locaux de PACA et du Languedoc-Roussillon, nous travaillons à cette préparation. Aujourd’hui, nous avons besoin de la mobilisation de toute notre association : militants, comités locaux, Conseil scientifique, Conseil d’administration…
Nous comptons sur vous pour :
• proposer des contributions
• sensibiliser vos élus, en particulier sur les problèmes de financement
• mobiliser vos comités pour des actions locales avant le FAME
• être présents massivement à Marseille entre le 10 et le 18 mars 2012, et en particulier du 14 au 17 mars, noyau dur du FAME.
N’oublions pas que l’eau, bien commun transformé en « service environnemental » et marchandisé, service public bafoué par la privatisation, ressource menacée par le changement climatique, est au cœur de toutes les problématiques qui font la spécificité d’Attac.