Les parlementaires sont appelés à voter le projet de loi de finance 2013, qui prévoit un budget de la Défense de 31,4 Milliards d’euros hors pensions soit près de 2% du PIB, taux supérieur à la moyenne européenne (1,6%) mais conforme aux recommandations de l’OTAN. Ce budget creuse la dette, à l’image de celui de la Grèce, sanctuarisé malgré la nécessité de réduire les dépenses publiques illégitimes. Il résulte de la réintégration du pays dans le commandement militaire de l’Otan et reste dans les orientations de la loi de programmation militaire décidée par Nicolas Sarkozy. Les choix et objectifs de cette politique doivent faire l’objet d’un débat public et d’un contrôle démocratique :
les opérations extérieures (OPEX) : leur financement se situe entre 4 et 7 milliards d’€ selon les recoupements de rapports parlementaires. Un audit sous contrôle démocratique est nécessaire pour en donner une estimation exacte. Un bilan est à faire des interventions, notamment en Côte d’Ivoire et en Lybie. Attac demande la création d’une commission d’enquête sur les activités de la force Licorne en Côte d’Ivoire. Attac dénonce tout projet d’intervention militaire au Mali qui produirait les mêmes effets : pertes en vies humaines, violation des acquis démocratiques et des droits de l’homme, destruction des infrastructures… Cela au compte des intérêts des multinationales (Dassault, Bouygues, Bolloré, Total…) et des dictatures françafricaines à leur service. Par ailleurs, le secret défense doit être levé pour faciliter le travail de la justice concernant les affaires à instruire (affaire de Karachi…).
Le nucléaire militaire : la France a signé le Traité de non prolifération nucléaire (TNP) en 1992 [1]. En contradiction avec ce texte, la course aux armements se poursuit, au mépris des risques de dissémination qu’elle engendre. En 2015 tout l’arsenal nucléaire français aura été renouvelé [2]. Une telle politique est-elle acceptable, alors que 146 pays, dont 4 puissances nucléaires [3], travaillent à un processus d’élimination de l’arme nucléaire au travers d’une nouvelle convention présentée à l’assemblée générale des Nations Unies, à laquelle notre pays s’est opposé ?
Pour ces raisons, Attac conteste la validité du projet de budget militaire 2013, et demande aux parlementaires de voter contre. A l’heure où le gouvernement installe la rigueur budgétaire, poursuivre la course aux armements et développer des actions extérieures pour la défense d’intérêts qui ne sont pas ceux des peuples n’est pas admissible. Des finances pour les besoins sociaux, la transition écologique et une authentique coopération, et non pour une politique de puissance et de guerre !
Attac s’associe à la démarche du Mouvement de la Paix interpellant les parlementaires et appelle à signer la pétition.
Références
Proposition de création d’une commission d’enquête parlementaire sur les activités de la Force Licorne en Côte d’Ivoire
Dette publique et dépenses d’armement : il faut un audit !