Éditorial : La prime à la fraude, nouveau principe de faveur
Numéro 14 - Été 2017 , , par ,
Peut-être, un jour, les historiens diront que la période que nous traversons aujourd’hui aura vu le capitalisme tellement engoncé dans une crise multiforme et inextricable qu’il n’avait pas d’autre recours que d’instaurer la fraude en mode de gestion permanent de la société. La fraude et l’évasion fiscales sont depuis longtemps déjà le sport favori des banques, des multinationales et des riches particuliers. L’imbrication des systèmes mafieux et du capital international est de plus en plus étroite. Le reportage du Monde pendant l’été 2017 sur la fraude à la TVA au milieu du marché européen du carbone en donnait un bel exemple. Mais il est une nouvelle fraude inaugurée par le président Macron dans les ordonnances qu’il s’apprête à signer sur le « marché » du travail. Celles-ci instaurent un barème maximum pour sanctionner les licenciements illégaux, c’est-à-dire « sans cause réelle et sérieuse », au contraire de ce qu’exigeait jusqu’ici le Code du travail.