Le 21 novembre, la France a été officiellement désignée comme pays hôte de la conférence de l’Onu sur le climat de 2015. En septembre dernier, le gouvernement annonçait vouloir aboutir à « un accord applicable à tous, juridiquement contraignant et ambitieux, c’est-à-dire permettant de respecter la limite des 2°C ». À l’issue de la conférence de Varsovie (Pologne), dix-neuvième du nom, qui fut l’une des conférences de l’Onu les plus caricaturales de ces vingt dernières années, on en est loin. Très loin.
« Assez c’est assez », « assez de discours, des actes ». Sous ces slogans, les mouvements sociaux et ONG présents à Varsovie, constatant l’absence d’avancées répondant au désastre climatique déjà vécu par des millions de personnes, ont quitté la conférence. Une première. L’accord trouvé « in extremis » permet tout juste de poursuivre les négociations.
Des objectifs de réduction d’émissions repoussés... à plus tard
Le nouveau rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) invitait pourtant à s’engager immédiatement sur d’importantes réductions mondiales d’émissions de gaz à effets de serre (GES), sans attendre 2020. Au contraire, l’Australie, le Canada et le Japon ont revu leurs objectifs à la baisse pour 2020, alors que l’Union européenne refuse de revoir les siens à la hausse. Or, en calcul cumulé, ce sont 8 à 12 milliards de tonnes de CO2 qui sont émis en trop chaque année pour ne pas dépasser les 2°C de réchauffement d’ici la fin du siècle (soit environ 20 fois les émissions de CO2 de la France).